Dans ces nouveaux espaces culturels que deviennent les villes d’eaux au XIXe siècle, de multiples marchands d’art ne tardent pas à investir la place. Mais, peu à peu, les marchands de tableaux douteux des années 1880 laissent place à quelques galeristes reconnus et experts (Hellendal, Breysse, Lorenceau, Lintilhac, Lambert, etc.), qui savent parfois offrir à leur collections des aménagements originaux. Parallèlement, le statut du tableau acheté à Vichy évolue : objet touristique de faible valeur rapporté comme souvenir et qui donnera à un intérieur bourgeois un semblant de lustre et de prestige culturel, la peinture devient peu à peu un objet artistique à la valeur esthétique et pécuniaire reconnue.
Par les successions, les contours artistiques d’un goût thermal se révèlent : des penchants conservateurs, peu enclin à la modernité (des impressionnistes notamment) s’y dévoilent. Ces options (confirmées les programmations musicales thermales) montrent une ville d’eaux qui affirme ses goûts classiques, dressant les contours plus nuancés d’une villégiature thermale parfois présentée (trop hâtivement ?) comme une jet set aux goûts résolument modernes.