Au cimetière de Moulins, il se trouve une sépulture qui attire l’attention car elle est très différente de ses voisines. Simplement constituée d’une roche, elle est un rappel homonymique d’Achille Roche, écrivain, journaliste engagé et républicain convaincu, donc antiroyaliste. Il est d’ailleurs passé aux Assises de l’Allier pour avoir attaqué « l’inviolabilité » du Roi.
Il est né à Paris en 1802. C’est à la fin de l’année 1832 qu’il arrive à Moulins pour diriger le journal « Le Patriote » et où il fait publier son ouvrage « Le manuel du prolétaire ».Sa plume de polémiste lui vaut en décembre 1833 ou janvier 1834 un duel dont il se sort à son honneur, mais il en meurt le 14 janvier 1834, à 32 ans.
Environ mille personnes, surtout des ouvriers moulinois, assistent à ses obsèques républicaines, où le drapeau tricolore remplace la croix catholique. Il laisse une femme et des enfants en bas âge, sans ressources, mais une souscription est ouverte par ses amis pour leur venir en aide.
Achille Roche serait tombé dans l’oubli si la rue de Moulins où il habitait ne portait pas son nom depuis 1881.
Georges Chatard