Aimé Laussedat naît le 15 avril 1819 au 52 rue de Bourgogne à Moulins.
Son père Annet était originaire de Riom, d’une famille de 19 enfants dont 12 garçons furent des soldats de Napoléon tués à l’ennemi.
En 1808 Annet a épousé à Moulins Elisabeth Dauvergne, petite nièce du compositeur célèbre Antoine Dauvergne. C’est donc rue de Bourgogne que le couple achète un petit fond d’épicerie qu’il agrandira peu après d’une modeste fabrique de chandelles.
Aimé passe là une enfance peu studieuse en voisin et ami de Théodore de Banville. C’est à l’adolescence qu’un bibliothécaire lui donne le goût de la lecture, il deviendra un brillant élève du lycée Banville. Avec Claude-Henri Dufour et Félix Massard il apprend à bien dessiner.
En 1838, il est admis à l’école Polytechnique où, capitaine dans l’armée du Génie, il reviendra dès 1851 comme professeur de mécanique céleste et de géodésie puis en 1879 en qualité de directeur des études.
Aimé Laussedat est un travailleur acharné, un esprit encyclopédique s’intéressant aussi bien à la géométrie, aux lois d’optique et de perspective qu’à la botanique, la géologie ou la minéralogie. Il est l’inventeur de la photographie appliquée au levé des plans autrement dit la métrophotographie. Son but est de donner l’image exacte d’un lieu avec toutes les mesures du relief du sol. Ce procédé devait rendre aux armées de grands services.
Très attaché à son Bourbonnais natal, il y a constitué une grande collection de minéraux dans sa propriété du Prieuré à Yzeure. Il y fit aussi installer un colombier pour étudier les pigeons voyageurs, soucieux des communications à établir entre les places assiégées et l’extérieur.
En 1880 il devient le directeur du Conservatoire des Arts et Métiers, poste qu’il occupera pendant 20 ans.
En 1892 il fonde le Sanciau, association des Bourbonnais de Paris.
Colonel du Génie, savant connu du monde entier, ce prestigieux inventeur consacre la fin de sa vie à l’écriture.
Il décède à Paris le 18 mars 1907 et repose au cimetière de Moulins aux côtés de sa femme et son fils.
Notons que son nom fut donné au pic le plus élevé des Montagnes Rocheuses en 1911 par la Société Topographique Canadienne : Mont Laussedat (3058m).
Il est le frère du docteur Louis Laussedat né en 1809 qui fut le seul à connaître le mystère de la naissance du général Weygand.
Une statue de F. Sicard, placée à l’origine devant le musée de Moulins, fut partiellement sauvée de la fonte en 1944 par un anonyme. Elle se trouve maintenant à Yzeure dans le parc qui porte son nom.
Christine Morer