Ce onzième pèlerinage à Lourdes, prévu du 31 juillet au 5 août 1922, est organisé par la Confrérie bourbonnaise de Notre-Dame, sous la présidence de Mgr Penon, évêque de Moulins.
Sur les 3 trains spéciaux affrétés par le diocèse, le premier arrive sans incidence à Lourdes. Les deux autres se suivent et à 30 km de Tarbes, à la hauteur de Laguian (Gers), après plusieurs avaries, le train de Moulins, surchargé, est ralenti dans une montée difficile sur des rails que la brume persistante a rendus glissants.
Il est 4 heures 30 et sur cette ligne secondaire destinée à délester la voie principale, les roues du train patinent, le convoi n’avance plus, l’accident est inévitable. A 4 heures 50, le train recule et finit par se fracasser sur celui de Montluçon qui s’était rapproché dangereusement malgré l’alerte donnée avant la collision.
Sur les 600 pèlerins de ce train, certains s’en sortent avec quelques blessures dont Mgr Penon. Ils sont soignés par les infirmiers du convoi qui font ce qu’ils peuvent dans le brouillard et l’obscurité en attendant les secours.
Mais le bilan est lourd : 33 morts et 32 blessés. Beaucoup ont un lien de parenté, une famille Vichyssoise perdra 7 de ses membres dans cette catastrophe.
La samedi 5 août, 2000 personnes attendent les cercueils qui arrivent par train spécial à la gare de Moulins. Une cérémonie d’hommage précède les obsèques qui auront lieu dans les villages des Bourbonnais tués dans ce drame qui marquera longtemps notre département. 19 communes de l’Allier sont en deuil et 30 communes sont atteintes par ce drame.
Un an plus tard, 2 stèles commémoratives sont érigées sur les lieux de la catastrophe et à Lourdes.
Christine MORER