La Ferté sus haulte rive
alias La Ferté aux Moines à travers les âges
Le culte retrouvé de Notre Dame du Prieuré en Bourbonnais
La présence mystérieuse d’une ancienne statue dans l’église paroissiale Saint Pierre de La Ferté-Hauterive est une invitation à faire mémoire des évènements et des saints qui tissent, sur plus de vingt-deux siècles, l’histoire prestigieuse et oubliée du Prieuré clunisien de La Ferté sus haulte rive et de l’antique culte qui fut rendu à Notre Dame du Prieuré.
Un lieu stratégique. Dès l’époque gallo-romaine il existait sur cette butte protégée des crues de l’allier une place forte (1) et un des trois meilleurs ports du Bourbonnais (2), détenus par un Seigneur qui protégeait et exploitait la voie romaine et l’Allier. Cette place forte pris naturellement le nom de La Ferté, ce vocable dérivant du latin Firmitas (3) ou plus probablement de Feritas (4).
Par une donation des Bourbons dès le Xème s., cette place forte sera le lieu d’une présence monastique bénédictine ininterrompue pendant huit siècles. Grâce à la protection continue de Souvigny et des papes depuis Grégoire V, et à l’attachement des villageois, le Prieuré de La Ferté deviendra un des hauts lieux de la culture monastique en Bourbonnais.
Un espace claustral stupéfiant mais disparu. Face à La Vieille Cure, la tour classée du XVème s. reste le précieux témoin architectural de cet espace claustral disparu. Après sa destruction par la tourmente révolutionnaire, une route fut percée entrant de plain-pied dans les bâtiments claustraux, profanant la chapelle et les bâtiments religieux, brisant irrémédiablement l’unité spatiale et architecturale de ce patrimoine millénaire.
Afin de raviver la mémoire de ce prestigieux héritage, il était urgent de reprendre les recherches menées par de savants archivistes ou prêtres de l’Allier, de les confronter et de les compléter autant que possible, avant que les sources dont ils disposaient ne soient totalement perdues.
Ce patient travail de recherche a permis de répertorier et d’analyser les meilleures notices et études, travaux d’archivistes, thèses universitaires et manuscrits (5), et de mettre à jour, dans leur contexte, les principaux évènements fondateurs du village de la Ferté-Hauterive qui se développera autour du Prieuré.
C’est ainsi que surgissent peu à peu, à partir de plus de cinquante sources différentes, échelonnées sur plus de deux millénaires, les racines du culte oublié de Notre Dame du Prieuré et de son pèlerinage annuel. On peut en suivre à nouveau, libéré de toute forme d’à priori, les ramifications en Bourbonnais.
La publication de cette étude (6) s’est achevée en juillet 2020 sous la forme d’un livre (7) disponible à la Maison Saint Gabriel à Moulins et à la Mairie de La Ferté-Hauterive (03340) ( au prix de 20 euros plus frais de port éventuel.
Il est à noter que 100% des droits d’auteur sont reversés à l’association des amis de l’Église Saint Pierre de la Ferté-Hauterive.
« Il est devenu essentiel de satisfaire cette curiosité légitime qui nous pousse à retourner dans nos églises pour y puiser l’héritage des anciens, nous encourageant à suivre ces profondes racines qui ont conduit la sève du catholicisme jusqu’en Bourbonnais. Alors que la civilisation occidentale post chrétienne s’effondre, l’histoire de l’Église Saint Pierre de la Ferté-Hauterive nous invite à mettre nos pas dans ceux des saints d’Auvergne comme des moines de La Ferté pour y retrouver les traces pleines d’espérance de l’antique culte de Notre Dame du Prieuré. En un mot, il est urgent de faire revivre ces traditions oubliées avant qu’elles ne soient tout à fait effacées.»
Edouard Montier (9)