Besson est une petite paroisse de l’arrondissement de Moulins, au milieu des vignes, dont l’existence est attestée par le don à l’Abbé de Cluny, en 994. (Brehennaco)
On y raconte la légende de la Pierre-Folle, légende vieille de plus de cent cinquante siècles, pour ne pas dire deux cents !
La Pierre-Folle, c’est trois énormes blocs en pierre du pays qui ressemblent un peu à une porte colossale mesurant 36 pieds de haut, 18 de large et 20 de profondeur.
Ces masses, réunies par les hommes forts de l’âge de la pierre, sont imposantes et, pour peu que l’on soit impressionnable ou superstitieux, on ne s’avance qu’avec crainte sous ce trilithe.
Autrefois, il y avait sur ces grands supports un couvercle de pierre qui faisait une voûte sombre et humide ; c’est le tonnerre qui l’a soulevé et brisé en mille quartiers. Ce temple noir, fait de pierres anguleuses, était dédié au diable, qui venait y mener de fréquentes sarabandes avec ses lutins. Chaque fois que la troupe y venait respirer l’air frais, on entendait des bruits formidables, des cris, des gémissements.
Des diablotines, vêtues de longues robes blanches flammées de rouge, dansaient en rond autour de la Pierre-Folle, puis, harassées, allaient se baigner dans le ruisseau qui, venu des Vernusses, coule au pied des rochers, où il écume de rage aux jours de grandes pluies.
Souvent, diablotins et diablotines conviaient les gens des environs de la Pierre-Folle à danser avec eux ; à ce moment, les pierres vacillaient, puis dansaient avec la même furie que la bande infernale, si bien que, depuis, le trilithe a conservé le nom de Pierre-Folle et, jusqu’à la fin des siècles, on l’appellera ainsi ; car la Pierre-Folle tourne encore aux jours néfastes, à l’heure de minuit, au clair de lune, comme elle le faisait jadis.
Michel Moreau