Joseph de Beaucaire est né en 1807 au château des Bordes à Couzon . Il perd son père très jeune et passe une enfance désordonnée au château de la Pommeraie à Agonges, élevé par une mère aimante mais qui néglige son instruction et son éducation.
Ce colosse de presque 2 mètres, devenu légendaire, ne fait que courir la campagne et les forêts.
Villatte des Prugnes en fait cette description : « bâti en hercule, de haute taille, avec des mains à couvrir une assiette, des pieds à dormir debout, une voix à faire trembler les vitres, des gestes à enfoncer les portes … ».
Lieutenant de louveterie de 1844 à 1858 en forêt de Tronçais, il prenait environ 25 loups par an et il consacrait son temps et son argent à son équipage.
Cet original, veneur hors du commun, chassant le sanglier essentiellement, souvent grossier, mène grand train et dépense sans compter si bien que ses terres de Lienesse dans le Cher, ses nombreux domaines et le château de la Pommeraie sont vendus les uns après les autres.
Le marquis de Beaucaire devient vite célèbre par ses exploits et ses excentricités :
montant à cheval jusqu’au 2èmè étage d’un hôtel de Bourbon l’Archambault,
vidant d’un seul trait une cloche à fromage remplie de champagne à ras bord,
franchissant l’écluse du canal de Berry à cheval.
Il adorait faire des farces, ainsi l’évêque de Moulins, Monseigneur de Dreux-Brézé n’aurait pas apprécié du tout qu’il lui joue « la marche des cornards » pour attirer la foule qui devait l’accueillir ! C’était en effet un fameux joueur de cornemuse et il parcourait les fêtes villageoises tout l’été où il faisait danser toute la jeunesse.
Pendant plus de 30 ans, ses exploits retentirent dans tout le département.
Après avoir dilapidé toute sa fortune, il finit sa vie dans la pauvreté dans une ancienne auberge transformée en rendez-vous de chasse Le Point du Jour à Cérilly en 1879.
Christine MORER