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Les agrandissements du château ducal de Moulins par Pierre II de Bourbon et Anne de Beaujeu

Moulins
La vieille forteresse des Archambault avait été complètement reconstruite sous les règnes de Louis Ier (1289-1342) et surtout Louis II (1356-1410).
A partir de 1490, Pierre II de Bourbon et son épouse Anne de Beaujeu firent débuter des travaux d’agrandissement du château. Ces derniers concernaient la construction d’un grand logis au nord de la Mal-Coiffée, d’une chapelle et d’un pavillon fermant au nord la nouvelle cour d’honneur.
Tel qu’il nous apparaît aujourd’hui, le château de Moulins ne rappelle en rien la magnificence de l’ancienne demeure seigneuriale. Nicolas de Nicolay, à la fin du XVIe, le considérait comme l’un des plus beaux et des mieux décorés de France, ce qui explique la jalousie du roi François Ier à l’encontre du connétable Charles de Bourbon, lequel l’avait reçu plus somptueusement qu’il aurait pu le faire lui-même.
Une lithographie de Courtin parue dans l’Atlas de « L’Ancien Bourbonnais », montre, vue des jardins, la façade occidentale du château telle qu’elle était à la fin du XVIe siècle. Elle comprenait, à partir du nord du donjon (la Mal-Coiffée) sur deux tiers de sa longueur, le grand logis de Pierre II et Anne de Beaujeu et sur un tiers le bâtiment construit par Catherine de Médicis en 1562 et appelé »logis briqueté ». Enfin, cette façade se terminait au nord par la chapelle Saint-Louis. Cette dernière, commencée en 1497 et terminée en 1503 pour la pompe funèbre du duc Pierre II de Bourbon, était de style Renaissance italienne alors que le grand logis, dont la construction avait débuté quelques années auparavant, était de style purement gothique.
Une lithographie de Tudot datée de 1833, publiée dans l’Atlas de « L’Ancien Bourbonnais » montre à cette époque que le splendide logis construit à la fin du XVe siècle n’est plus qu’une ruine réduite à quelques pans de murs. Devenue propriété du prince de Condé en 1661, le château des ducs de Bourbon fut laissé peu à peu à l’abandon. Il fut divisé en plusieurs logements et loué ; c’est dans l’un d’eux, occupé par le marquis des Gouttes, que le feu prit dans la nuit du 2 au 3 juin 1755 et s’étendit à l’ensemble des appartements et de la chapelle Saint-Louis.
Georges Chatard