Nous, habitants de l’Allier, nous ne sommes pas chauvins…non, mais nous aimons à dire haut et fort que nous sommes Bourbonnais !
Aussi n’oublions pas que dans notre vieille province, nous cohabitons avec plusieurs races animales qui portent elles aussi ce nom tant revendiqué.
Ce sont de belles espèces qui honorent fièrement notre région. Mal connues des Bourbonnais eux-mêmes, il s’en est fallu de peu pour que certaines disparaissent à tout jamais dans l’indifférence générale. Ce sont la passion de certains éleveurs et l’engagement des associations qui ont permis leur survie. Des concours et des expositions ont pu récompenser leur travail, ce qui a permis de faire connaître ces animaux et sans doute de les sauver pour la plupart.
Les voici donc présentées ci-dessous :
LA POULE BOURBONNAISE
Originaire de notre province, cette race est issue d’un croisement entre la Gâtinaise et la Brahma qui donnèrent la Bourbonnaise herminée en raison de son panache noir à l’arrière du cou sur un plumage blanc. C’est une race rustique, qui s’élève en plein air. Elle est très calme, autonome et sait se nourrir seule. C’est une très bonne poule pondeuse mais elle est aussi élevée pour sa chair. Elle fait l’objet de nombreux concours avicoles et quelques associations la défendent « bec et ongle ».
Notons qu’en 2016, le coq bourbonnais a été mis à l’honneur en France avec la sortie d’un timbre à son effigie.
L’ANE DU BOURBONNAIS
On reconnaît ce joli petit âne par sa robe baie et sa bande cruciale sur le dos dite « croix de Saint André ».
A la fin du 19è siècle et encore au début du 20è siècle, une importante densité asine dans notre région était liée à l’activité des métayers et des fermiers qui utilisaient cet âne pour les travaux agricoles. Ils appréciaient sa robustesse et sa taille moyenne. Attelé, il était le moyen de transport des laitiers, maraîchers, charbonniers…Courageux et dévoué, il promenait les curistes à travers la ville de Vichy.
Chaque année à Braize se déroule une foire aux ânes. Seules 9 naissances eurent lieu en 2013.
L’OIE DU BOURBONNAIS
L’oie du Bourbonnais ou oie blanche du Bourbonnais est une race d’oie domestique, blanche, au bec orange et aux yeux bleus. Robuste, au corps harmonieux, sa stature est imposante (entre 7 et 10 kg). Elle est élevée pour sa chair, la production de foie gras mais aussi pour ses plumes et son duvet désormais nécessaires à la plumasserie haut de gamme.
D’allure fière et élégante, cette oie pond une petite cinquantaine d’œufs par an et chaque oeuf pèse 160 g environ, elle sait se nourrir en parcourant les prés comme la poule du même nom.
Elle compte parmi les oies d’élevage les plus grosses de France.
LE BRAQUE DU BOURBONNAIS
Cette race de chien a frôlé l’extinction dans les années 1960.
Ce « Canis burbonensis » cité dès le 16è siècle est un bon chien d’arrêt aux remarquables qualités olfactives, robuste tout en restant élégant.
C’est tout d’abord un chien de chasse très intelligent et doux, bien adapté à la chasse moderne, un véritable athlète.
D’une taille de 55 cm, c’est le plus petit des braques et environ 30% de ces chiens naissent anoure, c’est-à-dire sans queue.
Ses couleurs dont dites à panachure blanche, finement mouchetées de marron ou truitées de fauve et il a de grands yeux noisette très expressifs.
LE LAPIN GRIS DU BOURBONNAIS
Au cœur du Bourbonnais a toujours existé une tradition d’élevage de lapins mais c’est à Yzeure qu’a commencé la sélection de ce lapin dans les années 1900.
Grâce à Messieurs Chaponnaud, éleveur et Mazet, président fondateur de l’Union Avicole Bourbonnaise, est né ce lapin gris du Bourbonnais, issu de croisements entre divers lapins régionaux. Les premiers sujets furent présentés en exposition en 1921.
Ce lapin au corps massif de 3,5 kg à 5 kg a une masse musculaire imposante. Il a une fourrure courte et fournie et des yeux brun foncé.
C’est un lapin rustique, vif et robuste qui s’adapte très bien au clapier traditionnel.
LE DINDON NOIR DU BOURBONNAIS
Les dindes ont été découvertes en Amérique par les Espagnols et les Portugais au XVIème siècle. Très apprécié à la table des seigneurs, cet oiseau de basse-cour appelé alors « poulaille d’Inde » est élevé pour sa chair délicieuse.
Cette race appelé « dindon noir du Bourbonnais » à faible effectif que l’on trouve principalement dans notre région a besoin de beaucoup d’espace.
Dinde de taille moyenne pesant de 7 à 12 kg, elle est vigoureuse et vive.
C’est une bonne pondeuse qui peut couver jusqu’à 25 œufs à la fois.
Le dindon noir du Bourbonnais a un beau plumage noir intense aux reflets métalliques.
Notre Bourbonnais n’est-il pas bien représenté ?
A cette liste, il convient d’ajouter :
LE CANARD BLANC DE L’ALLIER
Grand canard domestique au dos long pouvant dépasser les 4 kg, il est sélectionné pour sa viande. Très rustique, massif et trapu, son plumage est blanc, sans tâche ni reflets et son bec est rosé.
Telles les oies du capitole, le cancan des canes a, pendant la dernière guerre, averti une partie de la population des bombardements et a ainsi sauvé la vie de nombreuses personnes.
La ville de Fribourg, en reconnaissance, a érigé à cette cane un monument dans son jardin public.
Robustesse, vigueur, fierté, élégance, courage, vivacité caractérisent l’ensemble de ces races.
Des BOURBONNAIS quoi !
Christine MORER