Sur ce coteau d’Yzeure où l’on a trouvé récemment encore des vestiges de l’époque gallo-romaine, s’étendait un vaste vignoble créé par les Ducs de Bourbon. Sur ce « Mont des Vignes » Jean II, Duc de Bourbon, fit édifier une chapelle dédiée à Sainte Catherine, qui resta longtemps un lieu de culte et fut détruite en 1906.
C’est sur ce site que l’on construit un hospice destiné à recevoir les aliénés, suite à la loi du 30 juin 1838 faisant obligation à chaque département de créer un établissement pour accueillir ces malades souvent livrés à eux-mêmes. Les bâtiments sont alignés, séparés par des cours avec une chapelle au centre.
Le premier avril 1850, Sainte Catherine peut accueillir ses premiers pensionnaires. Ils sont 250 venant de tout le département et seuls les aliénés dangereux pour l’ordre public y sont admis sur décision administrative.
Peu à peu, dès 1887 deux pavillons réservés aux épileptiques ouvrent au Haut- Barrieux puis deux autres sur l’emplacement du Belvédère, pensionnat destiné à des personnes capables de payer le prix de journée (plusieurs tarifs étaient proposés selon la classe). Le Belvédère abritera un hôpital militaire le temps de la première guerre mondiale mais on manque cruellement de personnel masculin appelé sous les drapeaux.
On créé sur le site une ferme, des jardins et des ateliers vont progressivement se structurer : vannerie, menuiserie, ferronnerie etc… Le nombre de malades atteint alors 866 à la fin de la première guerre.
L’Asile Public de Sainte Catherine est alors un établissement modèle sur 40 hectares, on ne parle plus d’aliénés.
En 1935, la structure prend le nom de « Hôpital Psychiatrique Départemental » et compte 1200 malades. Dès le début de la seconde guerre, le Belvédère devient un hôpital militaire à orientation psychiatrique. Les autorités allemandes logent sur le site un bataillon d’infanterie jusqu’en 1943, nous sommes là en zone occupée.
Dans les années mille neuf cent cinquante, de grands travaux de construction et de rénovations interviennent ; des bâtiments neufs remplacent ceux devenus vétustes. On en profite pour donner le nom de médecins à tous les pavillons tels que Monceau, Legrain, Toulouse ou encore Janet, Seglas, etc …
Une approche différente de la maladie mentale, l’évolution des modes de traitement et de la pharmacopée aboutissent à une amélioration des soins.
Une école d’infirmière est créée en 1953 et en 1960 on compte 440 soignants dans l’établissement, 744 en 1974.
Le Belvédère est affecté à l’institut médico-pédagogique destiné aux enfants de 6 à 15 ans.
Des thérapies nouvelles et l’évolution des idées dans la prise en charge des malades mentaux transforment l’hôpital. Des activités socio-culturelles sont alors proposées et ainsi la ferme cesse de fonctionner en 1968 tout comme certains ateliers ou le comité des fêtes qui organisait une grande kermesse depuis 1960 drainant une foule nombreuse.
Le vieil asile disparaît totalement en 1972, seule la chapelle sera conservée.
Une profonde mutation s’enclenche et l’établissement devenu « Centre Hospitalier Spécialisé » fusionne avec le Centre hospitalier de Moulins. Il n’accueille plus que 300 malades en 1996 alors qu’ils étaient 1100 dix ans plus tôt.
Peu à peu, le parc se morcelle, on y construit une structure pour personnes âgées « les Magnolias » et bientôt sur 19 hectares, le nouveau Parc de Sainte Catherine verra 402 logements et des commerces de proximité sortir de terre d’ici à 2030.
Christine Morer