Jean-Louis Faullain de Banville, ingénieur des Ponts et Chaussées vient s’installer en Bourbonnais en 1780, au hasard de circonstances fortuites, pour y travailler au sein de l’entreprise Trésaguet.
En 1783, il épouse à Moulins la fille de son employeur dont il aura 4 enfants, notamment le père de notre célèbre poète Théodore DE BANVILLE.
Après quelques déconvenues professionnelles et financières, la famille part s’installer à Montmarault pendant quelques mois.
En mars 1796, devançant sa famille restée à Montmarault, Jean-Louis revient à Moulins. Il s’installe dans la maison Jardillier, place de Paris, près de la fontaine (actuellement près de l’hôtel de Paris) et ce sera là sa triste fin…racontée par l’ingénieur en chef des Ponts et Chaussées dans une lettre à son administration en date du 31 mars 1796 :
« Le 10 Germinal An IV
« Au Ministre de l’Intérieur,
« Après un travail très appliquant dont nous nous occupions hyer à sept heures de l’après –midi, le citoyen Faullain, l’un des ingénieurs ordinaires des Ponts et Chaussées de ce département, me quitta, et ce matin, à six heures, il n’existe plus. Une petite incommodité qu’il avait eu la nuit, et dont il a voulu débarrasser sa chaise percée en se levant, a été cause de ce funeste accident. L’appuy de sa fenêtre étant très usé et n’habitant momentanément sa chambre que depuis quelques jours, il est tombé, lui et ce qu’il tenait à la main, d’un troisième étage, sur le pavé, dans la rue. Il laisse une jeune femme et quatre enfants en bas âge, dont le sort est digne de pitié. C’était un sujet rare et que j’ai regretté plus que je ne saurais l’exprimer ».
Certes, deux siècles plus tard, l’évocation spontanée de cette silhouette en chemise de nuit, tenant en main un pot de chambre nous fait sourire, mais l’image humoristique s’efface aussitôt devant les conséquences dramatiques de cet accident lorsqu’il se replace dans un contexte déjà fort difficile
Christine MORER